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Les “drivers”, ce sont ces phrases qui nous en demandent toujours plus et, à force, rendent nos vies pénibles tant elles élèvent le niveau d’exigence.

Que sont ces “drivers”, et comment les regarder en face pour vivre en meilleure harmonie avec soi-même ?

 

Quels sont ces 5 drivers ou injonctions qui nous contraignent et alourdissent notre charge mentale ?

Les 5 drivers sont des messages contraignants que nous avons pu recevoir durant notre enfance, des injonctions auxquelles il faut répondre toute sa vie pour se sentir aimé(e) et reconnu(e).

  • Sois fort(e) : “Prends sur toi”, “Il faut être courageux(se)”, “Un grand garçon ne pleure pas”, “Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts”

  • Fais plaisir : “Sois gentil(le)”, “Fais plaisir à…”, “Tu me fais de la peine”, “Ne sois pas égoïste”

  • Sois parfait(e) : “Tu peux mieux faire”, “Échouer n’est pas une option”, “C’est pas mal, mais j’attendais mieux de toi”

  • Fais des efforts : “Quand on veut, on peut”, “Ce n’est jamais assez”, “Ce n’est pas le résultat qui compte”, “Donne-toi du mal”

  • Dépêche-toi : “Allez, va plus vite”, “Que tu es lent(e)”, “Avec toi, faut pas être pressé(e)”

Mise en jambe : identifiez vos drivers en situation 

On active souvent 2 voire 3 drivers en même temps. La combinaison la plus répandue est “Sois

parfait(e)” et “Fais plaisir”.

Vous voulez essayer ? Imaginez. Vous avez une réunion d’équipe planifiée… mais elle commence en retard. Votre réaction :

  • A. Vous servez le café pour passer le temps 😊

  • B. Vous vous offusquez 🤭

  • C. Vous êtes vous-même en retard 😬

  • D. Vous vous repliez dans un coin sans rien dire en espérant qu’on ne vous sollicite pas 😶

  • E. Vous râlez et critiquez 😤

Les correspondances : A. “Fais plaisir”, B. “Sois parfait(e)”, C. “Dépêche-toi”, D. “Sois fort(e)”, E. “Fais des efforts”

 

Comment se débarrasser de ses drivers ?

 

Surprise, A2L Consulting révèle que les drivers ne sont pas des bêtes méchantes et assoiffées de notre bonne énergie : “Il ne faut pas perdre de vue qu’au départ, un driver est quelque chose de positif ! ll est là pour nous protéger et il nous apporte des qualités singulières.”

 

En réalité, les drivers poussent à l’action. Le problème, c’est qu’on les associe toujours (ou du moins trop souvent) à une pression :

“C’est lorsqu’on rajoute les mots SINON qu’un driver se retourne contre nous et peut nous causer du stress. Comme : dépêche-toi, sinon…”

Le travail consiste ainsi à séparer le driver de son pouvoir pressurisant. Un peu comme on sépare le jaune du blanc dans un oeuf. Et une fois séparé de son double maléfique, on a un driver doux comme un agneau.

On l’a compris, non seulement il ne faut pas les supprimer (car ils ont du positif) mais en plus A2L

Consulting nous explique qu’on ne peut de toute façon pas les éradiquer.

 

“Apprivoisez vos drivers !”

 

Ça se corse. Comment apprivoise-t-on quelque chose qui relève d’une seconde nature, sans savoir comment séparer le bon driver de sa facette la plus désagréable ?

 

“Pour cela, il faut commencer par en prendre conscience et par les accepter… et donc s’accepter soi-même !”

A2L Consulting suggère une technique d’objectivation simple : prenez un carnet et notez toutes les situations dans lesquelles vous sentez l’un de vos drivers se déclencher.

Exemple : Vous avez pris sur vous la responsabilité de créer une présentation avec 100 slides que vous tenez absolument à vérifier point par point pour ne rien omettre. En réalité, cela représente une forte charge de travail dont vous vous seriez bien passé(e). Notez-le. Cela vous permettra d’identifier plus facilement ce comportement la prochaine fois qu’il reviendra.

Si vous avez tout suivi, vous devriez avoir reconnu dans cet exemple les drivers “Sois parfait(e)” et “Fais des efforts”.

 

Surtout, pour sortir des injonctions systématiques, il faut se donner des autorisations. Donnez-vous la permission d’oser.

Il peut s’agir de permission de savoir, de penser, de réussir, de prendre du plaisir, de ressentir des émotions. Dans le cas présenté en exemple, ça peut être l’autorisation d’avoir confiance en votre équipe pour pouvoir déléguer une partie de la charge que vous vous êtes imposée.

Et pour que tout ça fonctionne, il faut, par-dessus tout, se laisser le temps du changement.

Comment changer l’image de “perfectionniste à qui on peut tout déléguer” que mon équipe a de moi ?

 

Apprivoiser ses drivers ne se fait pas du jour au lendemain.

En effet, il ne s’agit pas de provoquer un changement abrupte : cela n’est pas productif pour soi  et cela peut susciter des malentendus néfastes en équipe. Il s’agit plutôt d’insérer peu à peu de petites modifications de comportement pour s’y habituer soi (et voir que tout va toujours bien) et habituer les autres (qui n’auront pas l’impression de se trouver face à une nouvelle personne).

“Cela se fait petit pas par petit pas. Quelle limite vas-tu communiquer demain ? Et dans une semaine ? Puis dans un mois ? D’abord à toi et ensuite aux autres.”

Comment réussir à travailler avec des gens qui n’ont pas les mêmes drivers que nous ?

 

Comme souvent en coaching, A2L Consulting nous invite à commencer le travail par soi : "Il s'agit de d’abord bien connaître ses drivers à soi pour éviter les rapports de force. Quand on est face aux drivers de quelqu’un, les nôtres s’activent aussi. Ensuite, on peut tout simplement s’intéresser aux drivers présents dans son équipe et communiquer dessus pour une prise de conscience générale. Cela peut aider à désamorcer des situations de tension."

Elle reprend alors l’exemple cité plus tôt et se met dans la peau d’un collègue qui pourrait dire à cette personne : “Je fais l’hypothèse que tu veux tout prendre sur toi mais tu sais, on peut partager la charge.”

 

Est-ce que les personnes qui activent les mêmes drivers sont forcément en phase ?

Pas forcément ! Il est aussi difficile de répondre de façon uniforme qu’il est impossible de mettre les gens dans des cases. Par exemple, les “fais plaisir” peuvent bien s’entendre parce qu’ils vont souvent faire attention à l’autre mais les “sois fort” peuvent avoir du mal à supporter un fort stress dans les mêmes situations, ce qui peut provoquer des étincelles. Cela dépend de chaque situation et de chaque personne qui ont, pour rappel, plusieurs drivers.

 

 

Que l’on soit en présence de personnes aux drivers similaires ou divergents, bien se connaître et avoir conscience de ses drivers permet de vivre en bonne intelligence émotionnelle et relationnelle.

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